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" L'art, c'est la contemplation

C'est le plaisir de l'esprit qui pénètre la nature et qui devine l'esprit dont elle est elle-même animée.

L'art, c'est la plus sublime des missions de l'homme, puisque c'est l'exercice de la pensée qui cherche à comprendre le monde et à le faire comprendre. "

Auguste Rodin

Une voie,
        l'Observation

Apprendre à observer, à contempler, voilà la voie que l'art me révèle. Par ce chemin je cherche à comprendre le monde et à le vivre.

À de rares occasions et furtivement, l'observation dévoile un espace de plénitude en moi que j'appelle Présence. La plupart du temps, je la cherche à tâtons dans l'obscurité de mes sens et la jungle de mes représentations. Cette forme de cécité, me fait croire séparé d'elle, voire indigne.

Par les exigences de la sculpture j'apprends à vivre une observation qui se mue en contemplation.

Observer, Contempler 

Dans tous les arts existent techniques et exercices pour éduquer l'observation, l'écoute. En sculpture, mon initiation s'est faite par l'étude du modèle vivant avec la pige pour les mesures et les directions, l'alternance des esquisses et des études puis l'utilisation d'une vision périphérique.

 

Une question de mon professeur me fit comprendre que l'approche technique n'est qu'un balbutiement. 

Alors que je plaçais minutieusement proportions et repères anatomiques sur mon travail, une interrogation de celle-ci me laissa interdit : "Nasa où sont tes émotions ?" Hein, quoi que dois-je faire avec mes émotions ? Et bien observer aussi avec elles. 

Cette interrogation opportune creusa un désir d'approfondir encore. Je compris alors que  tout le corps est engagé dans l'observation. Un ensemble de  sensations provenant de ce dernier (pression, chaleur, douleur…) nous informe sur notre environnement. Ce dispositif (la somesthésie) nous permet par exemple de nous situer dans l'espace.

Des cinq sens dont j'ai conscience, je constate que je privilégie essentiellement la vue.

Poursuivant, j'ai découvert que mes pensées sur le monde conditionnent grandement ce que je perçois de lui. Pire, ils me rendent souvent aveugle. Cela explique pas mal d'approximations dans mes sculptures...

La​​ taille directe allait apporter une autre dimension. Cette approche de la sculpture a ouvert une réceptivité corporelle et une écoute de la matière. Il s'agit d'être présent à la rythmique des coups de gouges et à son intériorité.

Ainsi, l'observation comprendrait :

Apprentissage technique

Éveil des sens (incluant tout le corps)

Prise de conscience de sa représentation du monde (cognition)  

Présence réceptive 

Chercher à vivre l'observation dans la profondeur de la contemplation me fascine et mobilise toutes les dimensions de  mon être. C'est une aventure en soi qui dispose à la Présence, et qui est peut-être se confond avec celle de la Présence finalement...

Pour moi, c'est une attitude qui ouvre à la créativité et à la relation par un dépouillement...

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